Régression du sommeil de mon bébé : que faire ?

Bébé joyeux allongé dans un lit

Votre tout petit dormait bien (enfin vous aviez retrouvé un équilibre !), jusqu’au jour où… son sommeil se dégrade brutalement. Pleurs au moment du coucher, résistance au sommeil, refus de s’endormir seul, temps d’éveil au beau milieu de la nuit, nouveau biberon nocturne… Vous êtes perdu(e) et surtout vous avez peur que ses mauvaises nuits (ou siestes) s’installent sur la durée. Pas de panique ! Ça peut arriver à tout âge, et tout devrait redevenir comme avant rapidement. 

 

Je vous partage ici quelques conseils pour vivre cette « zone de turbulence » au mieux et en sortir rapidement.

 

Qu’est-ce qu’une régression du sommeil ? 

C’est lorsque le sommeil de votre enfant se dégrade brutalement alors qu’il dormait bien auparavant. Pour la nuit comme pour la sieste, votre enfant peut avoir du mal à trouver le sommeil, se réveiller fréquemment, et avoir un sommeil agité. 

 

Regardons le côté positif. Très souvent, ces phases de régression sont liées à une évolution : votre enfant grandit ! 

 

Combien de temps une régression du sommeil dure-t-elle ? 

Les épisodes de régression du sommeil peuvent durer de 2 à 7 jours environ mais cela va vraiment dépendre de chaque enfant et de son environnement.  

 

Comment expliquer ces régressions du sommeil ? 

Ces petits “retours en arrière” du sommeil peuvent être liés à plusieurs facteurs. Par exemple, une maladie, un vaccin, un changement dans la vie de l’enfant (déménagement, changement de mode de garde…), une nouvelle acquisition en cours (marche, quatre pattes, développement du langage etc).

 

Tous ces événements peuvent impacter votre bébé globalement, la journée, mais aussi la nuit ! 

 

Quand survient une régression du sommeil ? 

À tout moment, en fonction de ce que vit chaque enfant ! 

 

On retient néanmoins quelques stades de développement de l’enfant qui peuvent donner lieu à une régression du sommeil : 

 

  • 3-4 mois : Bébé qui s’endormait très facilement jusque-là a de plus en plus conscience de son environnement. Stimulé par la lumière, et toutes les autres animations alentours, l’endormissement devient moins évident. Par ailleurs, son rythme en journée évolue, ce qui peut impacter sa nuit. Enfin, si jusque-là votre bébé s’endormait de plusieurs façons possibles, il commence aujourd’hui à ancrer et conscientiser son habitude d’endormissement et de ré-endormissement favorite (tétée, bercement, tétine, biberon…). En cas de micro-réveil entre 2 cycles de sommeil, il pourrait ainsi plus vous appeler pour que vous l’aidiez à reproduire son habitude d’endormissement/de ré-endormissement. 
  • Entre 7 et 9 mois : Votre bébé peut vivre l’anxiété de séparation. Il prend conscience que vous êtes un être distinct mais il n’a pas encore acquis le concept de permanence de l’objet (la connaissance que les objets continuent d’exister même sans être perçus). Ainsi, si vous vous éloignez de lui il pourrait penser que vous “disparaissez”. Je vous conseille de rassurer votre bébé, lui expliquer à quel point vous l’aimez, lui dire quand vous revenez en cas de départ etc. Vous pouvez aussi l’aider à acquérir le concept de permanence de l’objet, par exemple en faisant des jeux de “Caché ! Coucou !” ou en continuant de lui parler alors que vous êtes dans la pièce d’à côté. Le développement de sa mémoire va aussi aider : votre bébé va finir par retenir qu’il vous retrouve toujours avec joie après la nuit, après la crèche etc. 
  • Vers 12 mois : L’acquisition de la marche stimule beaucoup le cerveau de votre enfant, et cela peut impacter son sommeil. 
  • 18 mois : Votre bébé peut vivre une autre phase d’anxiété de séparation et le début d’une phase d’affirmation de soi. Il peut donc de nouveau refuser de s’endormir seul. 
  • 2/3 ans : Affirmation de soi, envie de prolonger le temps d’éveil, l’arrivée des premières peurs ; tout cela peut générer une résistance au coucher chez votre enfant. 

 

Que faire face à ces phases de régression du sommeil ? 

  1. S’interroger pour identifier la cause de ses nouvelles difficultés de sommeil : que vit mon enfant en ce moment ?
  2. Accompagner votre enfant le jour dans ce qu’il vit, avec beaucoup de patience et de bienveillance. Par exemple, si c’est un déménagement qui le chamboule, on va verbaliser, rassurer, lui présenter avec enthousiasme son nouveau lit, créer des moments de jeux dans la nouvelle chambre etc. 
  3. Se demander si votre bébé n’aurait pas besoin d’une légère évolution de son rythme en journée (temps d’éveil, siestes, repas, heure de coucher…). 
  4. Être plus patient et bienveillant avec votre bébé la nuit et pendant ses siestes, tout en maintenant au maximum le cap des habitudes d’endormissement souhaitées et déjà mises en place. Autrement dit, soyez vigilants à ne pas introduire de nouvelles “béquilles” d’endormissement alors même qu’il n’en avait pas besoin auparavant. Conserver le cadre sera très rassurant pour votre enfant et cela permettra de revenir au plus vite à un sommeil paisible. 

 

Un exemple simplifié pour mieux comprendre ! 

Léo, 9 mois, fait des nuits complètes de 12h depuis ses 6 mois. Il s’endormait jusque-là dans son lit en autonomie. Depuis quelques jours, Léo a des difficultés d’endormissement et se réveille la nuit. 

 

J’encourage les parents à s’interroger sur ce que peut vivre Léo en ce moment afin de l’accompagner au mieux le jour. Par exemple, si on identifie que Léo commence à se mettre debout dans son lit au coucher mais sans réussir à « redescendre seul », on va l’amener à pratiquer ce mouvement le jour afin qu’il soit de plus en plus à l’aise. Ou encore, s’il est entré à la crèche récemment, il serait bon de lui expliquer le pourquoi, d’éventuellement introduire un doudou, de dialoguer avec le personnel de crèche pour s’accorder sur le rythme et les habitudes de Léo etc.

 

Il serait aussi intéressant de regarder si sa routine de soirée, son rituel de coucher et son rythme en journée sont toujours adaptés. Certes il ne faut pas tout chambouler, mais peut-être que quelques ajustements pourraient aider. Par exemple, il est possible que la sieste du soir devrait être raccourcie ou n’est plus nécessaire. 

 

Enfin, si Léo s’endormait bien dans son lit en suçant son pouce, il serait idéal que les parents accompagnent Léo à s’endormir de cette façon, avec éventuellement plus de présence, et beaucoup de patience. Je conseillerais ainsi à ses parents d’éviter de rajouter une béquille d’endormissement comme par exemple l’endormir dans les bras, s’il n’en avait pas besoin auparavant. Sauf si eux comme lui en ont besoin dans cette phase transitoire. Dans ce dernier cas, il serait bon que les parents conscientisent qu’ils font ce choix pour permettre un endormissement plus serein et plus rapide à court terme, même si cela implique de devoir bercer de nouveau Léo la nuit, et qu’ils prendront le temps de l’accompagner plus tard si besoin vers plus d’autonomie.

 

Et si ça ne s’améliore pas ? 

Malgré tout, si la dégradation de la qualité de ses nuits ou de ses siestes s’installe dans le temps, que vous avez le sentiment d’avoir perdu les habitudes de sommeil qui vous convenaient auparavant, mais sans réussir à y revenir, je peux vous accompagner. Nous analyserons ensemble les causes de ses nouvelles difficultés de sommeil, et les pistes de solutions à mettre en place, pour retrouver des nuits complètes. 

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